Les ïles Marquises

 Chasseur de coquillages rares

À PIERROT dit le
 « Magicien sorcier »
 
                               À JEANNOT dit la
                               « TORTUE »
 
                                                           De la part de la Belette

Tout a commencé par une très belle journée dans la vallée de NUKU HIVA aux îles Marquises. Pipapo commençait à faire l’inventaire du matériel pour une plongée à la pointe aux requins marteaux. La mer était belle ce matin exceptionnellement calme et nous avons pu mouiller dans un endroit d’habitude inaccessible.



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Pipapo était installé dans ces terres lointaines depuis déjà longtemps avec un tempérament de montagnard du à ses origines du jura et un instinct pour la mer extraordinaire. N’est il pas devenu tour à tour chasseur de poulpes, plongeant au large de sa petite pirogue avec un gros caillou pour atteindre les meilleurs profondeurs. Puis il faisait du troc contre des poules, des salades et petit à petit il accéda au statut de pêcheur avec ses économies pour acheter son premier bateau à moteur.
Toutes les nuits, pêcheur de thon pour rembourser ses créances et enfin s’offrir son premier compresseur avec un jeu de bouteille de plongées. La voilà sa vraie passion, la plongée et les découvertes des fonds Marquisiens.
Nous en avons parlé de ses débuts avec 2 ou 3 copains dont Thierry le miraculé.
Thierry est un fou de plongée comme Pipapo mais il devait être le premier à apprendre à ses dépends les lois de la plongée.



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Premier malaise et faute de moyens, on décide de l’immerger, mais en oubliant de rouvrir sa bouteille, aussi a-t-il du choisir entre noyade et malaise et nous en rions encore. Mais nous étions solide pour survivre. Il le fallait, Thierry allait connaître la plus incroyable succession d’accident de plongée par la suite. Le deuxième fut plus grave et il fallut l’amener à l’hôpital où le médecin le fit rapatrier par air en vol régulier sur Tahiti. Inutile d’imaginer comment Thierry allait souffrir et aggraver son cas. Vomissement dans l’avion, paralysie et pour comble laisser comme un sac en plein soleil lors de l’escale à Rangiroa.
A son arrivée à Tahiti caisson et six mois dans un fauteuil. Les plongées sont si fortes aux Marquises qu’il allait se remettre à l’eau avec hélas de nouvelles punitions. Aujourd’hui Thierry s’est assagit avec ce sentiment de tristesse de ne pas pouvoir y retourner, mais le plaisir de marcher L’exemple de Thierry nous rendait prudent. Mais aux Marquises, cela ne suffit pas. Pipapo ma raconté sa nuit, à voir son mobilier danser devant ses yeux. Ivresse de l’azote ou imprudence, il fallait envisager de passer par une école de plongée au plus vite. Mais tout ça coûte cher, aussi ramassait il quelques coquillages qui semblait faire le bonheur d’un marchand à Tahiti et qui payait même d’avance disait il, aussi gardions nous cette habitude de l’aider à chercher ces coquillages.
Il se passe tellement de choses sous l’eau aux Marquises, que ce matin là, j’étais plutôt en extase devant ce nouveau site, légèrement effrayé par l’arrivée à tous moments de monstres marins, prudent de ne pas mettre les mains sur un poisson pierre et attentif à ne pas énerver les murènes. Mais je gardais l’œil aux coquillages et justement voilà quelques murex qui ne demandent qu’à se laisser ramasser.
De retour à bord c’est la joie totale d’une plongée nouvelle par un temps idéal. On en vient presque à oublier nos coquillages, pas complètement quand même car Pipapo, me montre dans sa chaussette deux ou trois belles Cypraea lefaiti, à mon tour je lui montre mes murex et ses yeux explosent après les avoir examiné avec frénésie il se retourne vers moi et m’embrasse en sautant de joie. Murex Thomasi dit il ! un vrai miracle et quatre en plus !. On ne connaissait que l’holotype du musée. Sa joie allait durer jusqu’à tard dans la nuit et vu les appels téléphonique avec Tahiti, tout le monde semblait content. Pour moi j’étais heureux mais ces coquillages dont j’étais profane me permettait seulement de me sentir plus à l’aise chez mon ami et promettait de nombreuses plongées sans avoir à penser au coût de l’essence.



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La veille de mon départ pour la métropole et devant une pêche chanceuse, Pipapo, insiste pour que je ramène des spécimens. Tu sais me dit il tu auras rien à faire. Tu montres, tu regardes les yeux et tu vas voir les chèques se remplir comme par magie. Aussi me confit- il un colis à montrer en rentrant. De la maison je prends rendez-vous avec l’association française de conchyliologie section côte d’azur. De ce rendez-vous je me souviens des yeux passionnés des uns et des autres, des téléphones incessants à la maison et de la vente totale du colis sans jamais à avoir à discuter en moins d’une semaine. J’apprenais par la même occasion qu’il s’organisait à Fréjus dans deux mois une exposition vente échange de coquillages.
J’envoyais l’argent à Pipapo en demandant un autre colis au plus vite mais cette fois j’étais décidé à en savoir plus. Le jour de l’exposition, j’avais un petit mètre de stand Marquises qui, devait connaître le même succès que le colis précédent, mais j’allais passer deux jours en compagnie d’un voisin qui transformera mon esprit curieux en passion. Deux jours à l’écouter parlé de sa vie de marin à travers le monde, de sa passion des mers, des hommes, des voyages le tout magnifiquement prolongé par des formes et des couleurs que sont les coquillages. Depuis ce fameux week-end en compagnie de Pierre GUIYONNET qui devint tour à tour mon professeur, mon partenaire, mon concurrent mais jamais trois jours sans se parler, se raconter les coquillages pendant des heures. La passion, la joie, la chasse aux coquillages rares prolongement de nos rêves une vraie aventure m’attendait. Cette fois-ci, la prochaine exposition était en septembre en alsace et j’avais le temps d’un nouveau voyage aux Marquises.
J’ai retrouvé mon ami Pipapo, amusé par ma transformation. Nous pouvions désormais parler ensemble des coquillages par-ci, par-là, pour les frais d’essence et le plaisir des belles plongées mais pas question d’en faire un métier. Lui pensait déjà à son futur club de plongée et avait ses convictions qui sont celles des clubs. Il s’était inscrit pour passer son monitorat en France. Néanmoins ce fut un séjour de rêves avec de très belles plongées et j’ai pu à mon retour préparer une exposition qui devait faire sensation et beaucoup de commentaires dans le monde du coquillages. Les plus beaux gauguinis,la fameuse cypraea Thomasi, les murex Thomasi, des marchionatus de plus de 50 mm,des retifers et des magnificus, la fameuse cypraea cassiaui la seule porcelaine que je n’ai jamais trouvée en plongée.
Effectivement son habitat est dans les eaux boueuses à la sortie des rivières. Il arrive quelques fois d’en trouver des fraîches mortes sur la plage. Je vais vous raconter une bonne histoire à son propos. Alors que j’étais en ballade avec un ami, non connaisseur en coquillage sur une plage près d’une rivière, je le vois ramasser sous mes yeux la cassiaui dont j’ai toujours rêvé, plus de 30 mm, violette couleur évêque. Après le moment de stupeur et de béatitude, je demandais s’il ne voulait l’échanger contre ma tenue de néoprène qu’il lorgnait. Ma proposition eut pour effet de lui faire croire qu’il venait de mettre la main sur un trésor oubliant les règles d’amitié et d’humanité. Il mit le coquillage dans sa poche et m’ignora. N’arrivant pas à le vendre plus que le prix d’une combinaison de plongée, il me fit rager pendant tout mon séjour sans jamais la céder. Quelque temps après, il trouva l’adresse du marchand à Tahiti qui lui fit une belle offre en échange de l’envoi. Il envoya donc cette sublime cassiaui avec ses odeurs alléchantes dans une enveloppe à Tahiti. Mais hélas un chien devait passer près de la boîte à courrier et en vida le contenu à coup de dents. On retrouvera la lettre déchiquetée mais jamais le coquillage. A ottmarsheim, tous les grands collectionneurs et marchands tournaient autour du stand. Mes prix modiques et mon enthousiasme, allait m’asseoir une réputation. Par contre je n’étais pas assez connu encore pour trouver un voisin lors du déjeuner de gala. Je me retrouvais donc en bout de table avec un vieux monsieur dont personne ne semblait trop vouloir la compagnie. Ma conversation avec monsieur veillard spécialiste des coquillages de l’océan indien était annonciatrice d’un changement d’époque.



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Il avait rêvé d’être agent secret me dit il, mais savait il qu’avec internet le plus petit secret mettrait une seconde à se savoir par le monde, savait il que le monde du voyage allait exploser, savait il que la plongée allait devenir une industrie touristique. Aussi adieu aux belles croyances que son coquillage est rare et unique. Les règles vont changer et que devient son héritage, son musée, le plus beau d’Europe qu’on lui avait promis ? Bref j’apprenais que rien ne serait facile et sur terre comme sur mer, y a des requins, des courants et des contre courants, qu’un secret est un mensonge, même si toutes les vérités ne sont pas bonne à dire. Reste un très beau livre sur les coquillages de l’océan indien par un auteur qui a su vivre son époque outre mer.
Ce fut un grand plaisir durant cette exposition de rencontrer la grande famille du coquillage avec ses personnalités différentes, collectionneurs, scientifiques, marchands ect …Tout ce mélange avec pour moteur la passion et pour essence la polémique. Mais je trouvais ma dénomination, chasseur de coquillages rares.
J’allais d’exposition en exposition et de voyage en voyage, mais le prix à payer n’est pas celui qu’on croit. Alors que je retournais une nouvelle fois aux Marquises, le club de plongée allait bientôt exister et désormais il ne fallait plus compter sur Pipapo pour m’accompagner, qui s’oppose aujourd’hui à toute récolte. Aussi ce fut pendant son absence que j’allais pratiquer deux plongées par jour dans toutes les conditions avec mon autre ami Marcel. Il nous fallait du résultat, les voyages coûtent cher et pour réussir il faut du stock. Par mauvais temps on faisait le yoyo dans les vagues aux paliers. Les requins aussi gros soit il on ne les voyait plus, les murènes fuyaient sous nos yeux en chasse. Pas le temps de s’écouter et pourtant la leçon de vie arriva par temps calme, alors que tout allait bien, au lieu de remonter au palier avec Marcel, je continuais encore un peu histoire de remédier à une pêche moyenne. De le voir en haut du palier, j’oubliais toute prudence à la remontée pour le rejoindre c’est plus tard dans le bateau que je ressenti le coup de poignard dans les reins. L’histoire je l’ai raconté déjà, ce qu’il faut en retenir, c’est que j’ai eu beaucoup de chance et que la plongée allait pour moi définitivement s’interdire. Heureusement comme Thierry je marche et maintenant en avant toute pour les expositions où l’on plonge dans les coquillages sans bouteilles. Pour bien connaître le coquillage, il faut le toucher, le comparer, l’étudier. J’allais donc échanger mes coquillages, en acheter à tour de bras et si au début je n’ai pas toujours fait de bonnes affaires, c’est le goût du mauvais qui vous fait apprécier le bon.
Et toujours cet ami extraordinaire qui vous gonfle d’énergie par son exemple, je veux parler de pierrot. Avez-vous fait un stop un jour dans le bordelais pour admirer sa collection ? Vous étiez reçu comme un membre de sa famille à coup de vieux bordeaux et de cèpes et pas question de pouvoir se coucher avant 3 ou 4 h du matin. Le temps de tout voir, de tout écouter ses histoires de marins, de la marchande, ses multiples escales, sa quête du coquillage dans les endroits les plus fous. Le comble, Pierrot ne savait pas nager et combien de fois aurait il du mourir, mais il savait flotter et n’hésitait pas à se lancer. Il à même avec des bouteilles tenu tête aux grands fadas des CARAÏBES. Pierrot devait nous quitter en tondant son gazon. Il a suffisamment de souvenirs pour affronter l’éternité. J’écrirais un article avec nos aventures prochainement car en plus son dernier voyage malacologique devait être en ma compagnie dans les profondeurs du SUD MALGACHE.
Madagascar qui fut pour moi le deuxième choc après Tahiti des années 60.
Quoi de plus beau que cette ville de TULEAR avec mes amis pousse pousse, qui tournent en riant autour des joyeuses marchande de coquillages. Là où TULEAR commence, les rêves se taisent d’admiration………….
En Europe la situation se durcit, les espoirs de la bourse, vont faire bien des illusions. Un esprit convivial, fraternel, se dissipe face aux nouvelles difficultés, la polémique s’installe. Les jalousies se développe, les prix font le yoyo, ça drague en Russie et voila la fultoni qui s’effondre…. ça plonge aux Marquises et voila 300 Thomasi sur 10 m². Oui les coquillages parfois se rassemblent et si ils sont rares ce sont des familles.
Aujourd’hui mon ami RAYBAUDI garde en lui cette satisfaction d’avoir pu me prendre ce lot de Thomasi à un très bon prix car à ce jour, la Thomasiest redevenue rare. Je tiens aussi à rendre hommage à l’énergie, l’intelligence et au travail de Mr. RAYBAUDI qui en s’intéressant aux coquillages, allait faire de ce petit monde incompris et secret, un monde pour les grands collectionneurs d’art de couleurs et de formes. Grâce à RAYBAUDI et ses revues, le coquillage prenait une place entière dans le monde de l’art.
Merci Mr. RAYBAUDI pour tout, que de beaux souvenirs et d’exemples vous nous laissez…. , vous qui avez eu les meilleurs éclats fugitifs du coquillage……….
Vive la COMEDIA DEL ARTE……
Et puisque je rend hommage, j’ajoute encore deux personnages d’exception, mon ami GUIDO, si brillant ……, parfois si cruel……, mais toujours le meilleur. Aussi BRUNO BRIANO, les deux poumons de la plongée, un cœur équivalent………, le plus fort.
Maintenant, nous retournons à Madagascar où il y a quatre ans, j’ai décidé de m’installer, une petite boutique KOOKI d’artisanat et de KOO KILLAGES allait faire de moi l’homme le plus heureux du monde. Dans ce lieu tous les pêcheurs vezo venaient discuter et apporter leurs trésors. Il y avait toujours une vingtaine de malgaches pour discuter sur la terrasse et KOOKI devint une institution, un périmètre passionnant. Il y avait des machoires géantes de requin blanc, les trésors des chaluts aux crevettes, les marchandes de coquillages, les sculpteurs de pierres, les plus jolies filles venaient choisir leur collier de nacre et l’argent n’avait pas pris le dessus sur le troc et l’amitié. Je n’étais pas souvent là, mais qu’importe, la boutique était ouverte 24/24 h et tout le monde avait ses habitudes. Je partais sans arrêt dans le grand sud en avion, pirogue ou bateau à moteur. La aussi, je pourrai écrire pendant des heures sur mes aventures.
On reconnaissait mon passage dans les villages à la musique. En effet pour 10€ et un peu de rhum et des cigarettes, les musiciens du village arrivent à la tombée de la nuit sur la plage. On brûle un feu, on mange le riz et le poisson, et tout le village arrive puis la musique ensorcelle et tout le monde danse et se met à tourner, tourner autour du feu, dans la bousculade, la joie et la sensibilité. Que de nuits magiques sous les étoiles.
Le matin en récompense les coquillages. Comme ce matin la ou Jocelyne a fort dauphin devait m’amener sans le savoir la première volute Patbailly que j’ai eu pour 1€ que Poppe a finit par trouver au milieu de mes mitres… et j’ai vu ses yeux se dilater. La suivante je devais donner 10 € à Jocelyne en espèrant la vendre un bon prix à Guido. Mais mon ami Pierrot la croisa du regard et m’en offrit cent fois le prix avant de la vendre à notre cher  président. Puis il y eu la brianoï et la Cypraea Pelliserpentis. Dernièrement, j’allais passer des semaines et des semaines en brousse, pour trouver l’habitat de la Cypraea androyensis. Cela devait être ma dernière aventure malacologique avant mon retour en France suite aux événements politique. J’ai marché d’ANAKAO à ANDROOKA à pied pour la trouver et rien, jamais rien. Jusqu’au jour où à force d’entendre parler de Livanoon, je décidais de pousser jusqu’à ce village.
Ce fut la vraie récompense. Cet endroit est la limite entre les eaux agitées de Fort Dauphin et les lagons de TULEAR. Mon arrivée dans le plus bel hôtel du monde (réf :île magazine), chez Gigi ce fut incroyable. De mon bungalow, je voyais à quelques mètres tout le village en attente du retour des pêcheurs ayant à franchir les vagues.
Un vrai film d’aventure, dans le couché de soleil, captivant, fascinant. Le lendemain et grâce aux enfants du village, j’allais trouver l’habitat de l’androyensis pas plus de 50 mètres sur des kms de plage. Un coquillage qui vit dans les algues et que la tempête arrache et rejette à la plage. Je n’ai jamais rien vu de plus beau qu’une consanguinéa jaune orange avec un animal vivant, une vraie fée. Peut-être y en a eu 4 où 5 où 10 de trouvées, tout le reste sont des fraîches mortes, ou des mortes qui non rien à voir avec la beauté et la couleur de la vivante.
Je termine mes chasses aux coquillages rares de MADA sans oublier de citer par plaisir la difficulté que nous avons eu mon ami Manfred BLOCHER et moi à trouver le fameux cône HELGAE.
Toutes mes amitiés à Manfred qui montre tant de courage…….
Bon je dois arrêter d’écrire l’article va être trop long, et je me dois d’aller à la poste pour envoyer ces trésors qui nous font tourner la tête.   



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